Entheoverse – Septembre 2017

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TiHKAL – Why I do What I do

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Voici une traduction en français de l’introduction du livre Tihkal, où Alexander Shulgin se remémore une conférence auquel il a participé au début des années 80 et où il pu expliquer les raisons de ses recherches sur les médicaments psychédéliques.


POURQUOI JE FAIS CE QUE JE FAIS

À un certain moment au début des années 1980, on m’a demandé de venir au campus de l’Université de Californie à Santa Barbara afin de faire une communication lors d’une conférence qui était organisée par un petit groupe d’étudiants. Mon attention a été attirée par le fait inhabituel que toute la conférence devait être consacrée au sujet des médicaments psychédéliques. Comment un groupe d’étudiants dans un campus majeur de l’Université de Californie a-t-il réussi à prendre cette initiative et diffuser largement ce symposium dans un domaine politiquement dangereux ?

Je me souviens d’une occasion similaire quelques années auparavant, lorsque des arrangements avaient été organisés pour une conférence sur le campus de Berkeley de l’Université de Californie sur le sujet du LSD. Au fur et à mesure que la date se rapprochait, la tension ressentie par certains sponsors de la faculté semblait devenir intolérable. Des pressions ont été faites sur les organisateurs pour annuler la conférence, pour la déplacer ailleurs, pour s’assurer que tel ou untel ne puisse pas venir, pour limiter la publicité et dissocier le nom de l’Université. Un merveilleux spectacle de paranoïa partagée. De petits événements, tels que le griffonnage des mots « Juif! Juif! Juif! » sur l’une des affiches d’annonce sur le campus de Berkeley (apparemment par un membre du corps professoral du département de psychologie qui avait dépassé les bornes) a poussé vers la recherche d’un autre lieu. Celui-ci a été trouvé dans un bâtiment d’extension de l’université, sur la rue Laguna à San Francisco.

Oh my, c’était un événement mémorable. Il y avait une douzaine de conférenciers et de sommités sur scène, un public de plusieurs centaines d’étudiants très branchés venant de Haight Ashbury ainsi que cinq ou six « costumés » avec des chemises blanches et des cravates, marchant dans tous les sens dans les allées extérieures, prenant continuellement des photos de tout et de tout le monde, probablement avec une pellicule à haute vitesse.

Je ne retrouve pas mes notes de cette conférence LSD, donc je peux seulement commenter de mémoire une scène ou deux. L’un des invités originaux était Allen Ginsberg, et une partie du compromis qui avait été trouvé pour permettre à la conférence d’avoir lieu (en plus de la déplacer à San Francisco), était de décommander Ginsberg et d’inviter le procureur général de l’État (je crois que son nom était Younger) pour parler, vraisemblablement sur les aspects juridiques de la consommation de drogues. Par chance, j’ai assisté à une scène fascinante sous le porche Est de l’auditorium. Ginsberg bondissait de haut en bas, les poings serrés devant lui, en criant directement au procureur qui était face à lui : « Eichmann, Eichmann, Eichmann! » Et le regard du procureur général signifiait clairement qu’il ne comprenait pas. Dans l’allocution d’ouverture, une annonce a été faite à la congrégation que Ginsberg avait été initialement invité (applaudissements), mais que les ordres venant d’en haut disaient qu’il ne devait pas apparaître sur la scène en tant que participant (huées), mais maintenant il pourrait être sur la scène en tant qu’observateur et tout commentaire qu’il choisit de faire serait dans ce nouveau rôle (applaudissements redoublés). Cela donne la saveur de la réunion. Dans ma mémoire, le procureur n’a pas pris la parole.

Le concert du soir présentait des projections d’huiles et de filtres lumineux qui étaient populaires à l’époque, l’odeur du cannabis était omniprésente. Tim Leary était le héros de la soirée, et partout où il allait, il avait une bande dédiée de groupies qui le suivait. Inutile de dire que c’était la dernière conférence de ce genre associée au campus de Berkeley.

Cette invitation au campus de Santa Barbara avait quelque chose de semblable, en un peu plus décontracté. J’étais intrigué et curieux, alors j’ai accepté.

Mon hôte était Robert Gordon-McCutcheon, un étudiant d’honneur dans le domaine de la philosophie religieuse. Il m’avait indiqué qu’il y aurait un large public d’étudiants intéressés et que je serais le bienvenu quelque soit mon sujet. Ce qui, après tout, était une invitation très séduisante. Mais alors, je me souvenais aussi de la désastreuse réunion sur le LSD à San Francisco, où les conférenciers invités n’étaient pas particulièrement bien accueillis par leurs hôtes académiques et qu’ils étaient rentrés chez eux avec quelques cicatrices psychiques. Donc, j’ai pensé, avoir une image d’académicien propre sur lui serait une superbe défense contre un tel défi! J’y participerai avec cette pensée à l’esprit.

J’ai quelques souvenirs vivaces de certains préliminaires à cette conférence.

Il y avait une réunion avec de nombreux dignitaires invités dans une maison privée dans les collines derrière Santa Barbara. Alice et moi y sommes allés en voiture, et nous nous sommes retrouvés dans un vaste patio puis dans un salon également très large, avec peut-être quarante personnes assises autour d’un cercle à trois profondeurs. Nous étions des inconnus, alors nous nous sommes blottis contre un mur, derrière une barricade d’âmes avides. Tout d’abord ça, et ensuite cela : une personne bien connue a été présentée. Nous avons reconnu certains noms, mais nous n’avons pas eu l’occasion de rencontrer ces personnes ou de parler avec eux. Il y avait un certain espoir exprimé que cette conférence puisse servir d’aire de lancement pour un renouveau du mouvement psychédélique. Ce monsieur ici écrirait l’essai définitif. Cette femme là-bas communiquerait avec son agent d’édition pour s’assurer que cette réunion soit enregistrée dans l’Histoire. Encore une autre personne, là-bas, servirait d’agent de presse pour documenter – à travers une interview radio le lendemain – l’impact terrible de ce rassemblement de l’élite. Alice et moi sommes partis après un petit moment.

Il y avait, en effet, une interview radio le lendemain. Je me suis assis dans un petit bureau avec une demi-douzaine de notables parmi lesquels Tim Leary unique personne dont je me souviennes. Il représentait vraiment tout ce qui était nécessaire pour attirer l’attention du public sur la conférence, et j’ai été libéré de n’avoir à répondre à quoi que ce soit, ni même de parler à qui que ce soit. Je me suis éclipsé tranquillement, car j’avais aussi accepté une rencontre publique ailleurs, un séminaire à l’U.C.S.B. Département de Chimie. C’était l’une des parties académiques qui permettait aux organisateurs de prêter le terme « scientifique » à la conférence. L’administration universitaire pouvait faire valoir qu’il y avait eu un séminaire de recherche à l’École supérieure de chimie comme corollaire à cette « conférence psychédélique ». Vous voyez ! Tout était vraiment propre et légitime !

Mais les choses n’étaient pas si lisses dans le département de chimie. Le professeur qui m’invitait ne me connaissait pas, ne savait pas ce que je faisais, et a supposé qu’il devrait être l’hôte d’un homme imprédictible qui épouserait l’usage et l’abus de drogue. Avec une certaine crainte, il a autorisé la tenue du séminaire et a été soulagé de découvrir qu’il devait y avoir une participation sans précédent des diplômés et des étudiants de premier cycle à la conférence. J’étais sur mon meilleur aspect et j’ai fait une présentation maniaque mais scientifiquement impeccable sur les origines, les synthèses et les mécanismes d’action possibles des composants dans le domaine des neurotransmetteurs agonistes. C’était 100% kosher, rempli de mécanismes de réaction SN-2 et de structures chimiques dessinées avec précision, que j’appelle des « dirty pictures ». Ça a été un succès retentissant, et ça a peut-être apporté un peu de soutien aux organisateurs de la conférence elle-même.

Ce dont je me rappelle concernant la préparation de cette conférence, c’est que j’étais assis dans un laboratoire du Life Science Building de l’U.C. Campus, au département Criminologie, à taper sur une ancienne machine à écrire afin d’organiser le flux de ce que je voulais dire. C’était écrit en Monospace sur du papier jaune. Je me souviens que je ne savais pas complètement pourquoi je faisais ce que j’étais en train de faire, mais que c’était bien ce que je voulais exprimer. Peut-être que si j’étais resté seul pendant quelques heures de plus, j’aurais trouvé la réponse. Même si je ne savais pas à l’avance ce que je voulais dire, c’est venu en l’écrivant, et j’ai fini par avoir un brouillon qui me paraissait correct. Le discours serait peu révélateur pour une personne qui aurait, jusqu’alors, gardé un profil bas, mais j’étais prêt à attirer l’attention de certains. C’est ce que j’ai dit il y a presque vingt ans, et ça me parle encore aujourd’hui.

la suite…

Présentation Darknet – Ressources

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Vidéo sur TV Bruits


Rapport OFDT – Les jeunes et l’addiction – décembre 2016

Articles par Magali Martinez:

Les e-psychonautes, des usagers sous influence numérique – p20 / 70

Les jeunes face au commerce numérique des drogues – p9 / 107


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Measuring the Longitudinal Evolution of the Online Anonymous Marketplace Ecosystem [PDF]

Kyle Soska and Nicolas Christin, Carnegie Mellon University

our measurements suggest that the ecosystem appears quite resilient to law enforcement take-downs

A number of documented successes in using traditional police work against sellers of hazardous substances or large-scale dealers show that law enforcement is not powerless to address the issue in the physical world


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Hansa Scrape


From UK dancefloors to the offices of apathetic government officials, via social networking sites and underground labs, Mike Power explores this agile, international, virtual subculture that will always be one step ahead of the law.

Drugs 2.0: The Web Revolution That’s Changing How the World Gets High


Dans les Profondeurs du Darknet… [Doc 2016]
Que savons-nous de « l’internet parallèle », les plus sombres réseaux, pourtant sous nos yeux…


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The closure of Silk Road coincides with a steep decline in the prevalence of the libertarian discourse suggesting that while the closure did not succeed in curtailing the cryptomarket economy, it dampened political sentiments. The findings indicate a tendency towards a more rational motivation – or at least less political participation – on cryptomarkets

Mixing politics and crime–the prevalence and decline of political discourse on the cryptomarket [PDF]


2015 | Anthony Beauchet | Le testing : le péché originel | AFR


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I strongly encourage every vendor to read through these notes and analyse their own operation so they do not make the same mistakes that their colleagues/competition did. In the end it is not only your own future that is at risk but also the one of your customers. Please read the whole post because it not only includes stupid vendor mistakes that you probably would never make, but also some tricky pitfalls which you would miss out if you just skim the post.

2 more juicy vendor busts and what they did wrong


Vendeur de cannabis, il crée le site vendeurdedrogue.com

ce Guérétois achetait de l’herbe de cannabis sur Internet et en vendait sur son site, vendeurdedrogue.com. Ce n’est pas la gendarmerie spécialisée dans la traque aux malfaiteurs sur le Web mais une dénonciation anonyme qui a finalement et rapidement mis fin à ses agissements.


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« Plus maintenant », affirme la direction générale des douanes. Renforcé par la loi Loppsi, le service de cyberdouane peut aujourd’hui infiltrer les réseaux cachés où il se fait passer pour un acheteur. Ce qui lui était impossible avant. « Cela a permis en décembre dernier l’arrestation d’un vendeur de speed et de résine de cannabis présent sur Silk Road, poursuit la DG des douanes. Nous l’avons traqué pendant quatre mois afin d’effectuer le travail d’information et de renseignement nécessaire à son interpellation. C’est une première en France. »

On a essayé de vendre du shit sur Le Bon Coin


mediapart

« Privacy and encryption work, but it’s too easy to make a mistake that exposes you. Tails puts the essential tools in one place, with a design that makes it hard to screw them up. I could not have talked to Edward Snowden without this kind of protection. I wish I’d had it years ago. »

French journal Mediapart supports Tails, others should too


From Gamma Goblin’s official site:

« 27.12

IMPORTANT NOTICE:

We’ve tested the current #4 crystal and it came out at 60% pure. This means we will be refunding all purchases of Parvatis, Flowers and Bombs made since December 19th. Kali Yuga tabs are not affected, as they were laid from a different crystal (#2). Tabs ordered prior to December 21st have been already sent – keep them as freebies and ask for refund anyway. Tabs are ok, they are just 40% weaker than advertised. Tabs ordered between December 22nd and December 27th were not sent.

We’re deeply sorry for this situation, #4 was tested earlier and was good, we’ve got the leftovers of the stock and it looks like it wasn’t stored properly or there was some other issue. Anyway, we won’t be restocking this crystal. This is not the xmas gift you’d expect… Luckily we identified the issue before « scamming » many of you. For now we will stick to the trusted, but more expensive sources running #2 and #6 crystals.

This is the procedure for refund: message us from the account you’ve made your order with BTC address we will send you back USD value of your order in BTC »
Well, this kind of responsibility and issues solving hardly seen even IRL

True king of the DNM


Dutch drug users increasingly purchase drugs online: new psychoactive substances in particular. Purity and adulteration do not vary considerably between drugs purchased online and offline for most substances, while online prices are mostly higher than offline prices.

« Purity, adulteration and price of drugs bought online versus offline in the Netherlands », van der Gouwe et al 2016 [PDF]

/r/DarknetMarkets discussion


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Le Darkweb, voyage entre mythes et réalité
M. Damien Teyssier – RSSI CROUS Limoges

Est-il protéiforme, quelles sont ses fondations réelles, quelles sont les forces qui l’animent? A quoi ressemble son empreinte réelle sur le monde ?

« Activités publiques »: cybercrime, cyberactivisme, cyberconflits… ou plus discrètes: humint, cybint, cybergéopolitique… nous parlerons aussi d’un point important: comment le darknet nous impacte tous.

Groupe RéSIST – Année 2016
Le Darkweb, voyage entre mythes et réalité [PDF]
Le Darkweb, voyage entre mythes et réalité – [ZIP avec docs. complémentaires]


PiHKAL – session de groupe

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Je suis en train de lire l’auto-biographie d’Alexander Shulgin, un chimiste relativement connu dans le milieu de la recherche sur les psychédélique, il est à l’origine de l’introduction de la MDMA chez les psychologues.

Dans l’introduction de son livre PiHKAL, il explique le déroulement des sessions expérimentales qu’il organise avec son groupe d’amis (11 personnes) pour faire découvrir des nouvelles drogues qu’il a synthétisé et qui valent le coup d’être partagés (niveau PLUS THREE (+++) sur l’échelle de Shulgin). Pendant 15 ans, ils ont utilisés ces règles.


Certaines règles sont observées strictement. Il doit se passer au moins trois jours sans drogues avant l’expérience; si l’un de nous souffre d’une quelconque maladie, même insignifiante, et en particulier si cette personne prend des médicaments pour la soigner, il est entendu que cette personne ne participera pas à la prise de la drogue expérimentale, même s’il choisit d’être présent pour cette session.

Nous nous retrouvons chez l’un des membres du groupe, et chacun de nous amène de quoi manger et boire. Dans la plupart des cas, celui qui héberge la session est prêt a accueillir tout le monde pour la nuit, et nous amenons des duvets ou des matelas. Il doit y avoir assez de pièces pour permettre à n’importe qui de se séparer du reste du groupe, si il ou elle le désire, afin d’être seul(e) pour un moment. Les maisons que nous utilisons ont un jardin où chacun d’entre nous peut aller passer un moment parmi les plantes à l’air frais. Des enregistrements musicaux, et des livres d’art sont disponibles pour ceux qui souhaiteraient s’en servir pendant l’expérience.

Il n’y a que deux exigences procédurales obligatoires. Il est entendu que les mots, « Les mains en l’air, » (toujours accompagnés d’un vrai levage de main par celui qui prononce ces mots) précèdent une déclaration qui concerne un problème ou une préoccupation réelle. Si je dis, « Les mains en l’air, » et que je poursuis en disant que je sens de la fumée, cela veut dire que je m’inquiète vraiment d’une odeur réelle de fumée, et que je ne joue pas une sorte de jeu de mot ou quel qu’autre sorte de fantaisie.

Cette règle est rappelée a chaque début de session, et est observée strictement.

La seconde est le concept du véto. Si une personne du groupe ressent un inconfort ou une anxiété à propos d’une proposition particulière concernant la façon vers laquelle la session pourrait évoluer, le pouvoir du véto est complet et est respecté par tous. Par exemple, si une personne propose de passer de la musique à un certain moment pendant l’expérience, et que d’autres personnes se joignent à cette idée, il est entendu que le vote doit être unanime; une personne qui ne serait pas à l’aise avec l’écoute de la musique s’assurerait alors que la musique ne sera pas jouée pour tout le groupe. Contrairement on ce que l’on pourrait penser, cette règle ne crée pas de problème, car la plupart des maisons sont suffisamment grandes pour accueillir un groupe de onze personnes pour une telle expérience, on y trouve facilement une pièce en plus pour écouter de la musique sans perturber la tranquillité des autres pièces.

Concernant les comportements sexuels. Dans notre groupe, il a été clairement décidé il y a plusieurs années, et cela a été compris et respecté depuis, qu’il n’y aurait pas de passage à l’acte suite à des pulsions sexuelles, ou des sentiments, qui pourraient surgir durant l’expérience, entre des personnes qui ne sont pas mariés ou qui ne sont pas en couple. C’est la même règle qui est utilisée en psychothérapie; les sentiments sexuels peuvent être discutés, s’il y a un désir de le faire, mais il n’y aura pas de passage à l’acte avec un autre membre du groupe qui n’est pas l’objet approprié. Bien sûr, si un couple établi veut se diriger vers une pièce privée pour faire l’amour, il est libre de le faire avec la bénédiction (et probablement l’envie) du reste du groupe.

On retrouve la même règle concernant les sentiments de colère ou les pulsions de violences, s’ils doivent avoir lieu. Afin de permettre une ouverture de l’expression, et une confiance totale, quelque soit le genre de sentiments inattendus ou d’émotions qui rentrent en scène, personne n’agira de sorte à créer du regret ou de l’embarras, sur le moment présent ou dans le futur, pour l’un d’entre nous ou tout le groupe.

Les chercheurs ont l’habitude de traiter les désaccords ou les sentiments négatifs de la même façon qu’ils le feraient en thérapie de groupe – en explorant les raisons qui créent cet inconfort, cette colère ou cette irritation. Il a été compris par tous depuis longtemps que l’exploration des effets psychologiques et émotionnels des drogues psychoactives sont, inévitablement, synonymes avec l’exploration de leur psychologie individuelle et de leurs dynamiques émotionnelles.

Si tout le monde est en bonne santé, il n’y a personne dans le groupe qui ne participe pas. Une exception a été faite dans le cas d’un participant de longue date, un psychologue dans ses soixante-dix ans qui a pris la décision, lors d’une session expérimentale, d’arrêter de prendre des drogues expérimentales. Il désirait, cependant, continuer à participer à ces sessions avec le reste du groupe et nous avons accueilli sa présence avec enthousiasme. Il a passé un très bon moment avec ce qui est appelé « high contact, » jusqu’à sa mort quelques années plus tard, suivant une chirurgie cardiaque. Nous l’aimons et il nous manque encore.


PiHKAL est publié par Transform Press, cette traduction a été mise en ligne avec leur accord.

Onglets 01/2016 sur les drogues

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Une liste de liens, ouverts depuis quelques semaines dans mon navigateur, que j’archive sur cette page.

Darknet

The Silk Road’s Dark-Web Dream Is Dead
Les limites du modèle de Silk Road, par Andy Greenberg, auteur de « This Machine Kills Secrets » sur l’histoire de la crypto-anarchie.

MDMA

Is Los Angeles Going to Ban EDM Festivals? Reflections on the Nov 5thRave Task Force Meeting
Emanuel Sferios a participé a une réunion d’un groupe de travail entre la police et des organisateurs des festivals de musique électronique.

MDMA, Ecstasy, or Molly? What You Need to Know Before Taking X
Interview d’Emanuel Sferios dans le magazine Playboy.
Message rapide et efficace, ça me ferait presque penser à du marketing.

Ecstasy in 2015
Tour d’horizon de ce qu’il s’est passé en 2015 autour de l’ecstasy.

EZ Test Partner Program
EZ Test a un programme de partenariat, avec différentes façons de faire de la revente de kit. Il serait intéressant de voir qui prend en main ce partenariat en France.

Réflexions sur les suppléments alimentaires pour la MDMA:

Cannabis

Reefer madness debunked as major UK study finds marijuana does notreduce IQ in teens
Lien vers la publication
Together, these findings suggest that while persistent cannabis
dependence may be linked to declining IQ across a person’s lifetime,
teenage cannabis use alone does not appear to predict worse IQ outcomes
in adolescents.

Psychédéliques

New psychedelic science group forms at Yale

Voici Votre Cerveau sous Ecstasy ^ Vraiment!

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Voici Votre Cerveau sous Ecstasy ^ Vraiment!

Une présentation de la neurochimie de la MDMA

Texte original : This is Your Brain on Ecstasy ^ Really! – An MDMA Neurochemistry Slideshow

© Copyright 1998-2014, Emanuel Sferios
Traduit en Français par Alexandre Girard

Cette présentation explique les effets de la MDMA sur votre cerveau. Une dose normale de MDMA produits des effets qui peuvent durer de 4 à 6 heures. Nous allons vous expliquer ce qu’il se passe dans le cerveau durant les différentes étapes de l’expérience MDMA, et nous allons décrire quelques changements dans le cerveaux qui peuvent avoir lieux après un usage fréquent à long terme. Cette présentation commence par quelques informations basiques et devient plus complexe au fil de la lecture. Ne vous inquiétez pas si vous voyez des termes techniques au début, tout sera expliquer plus tard dans un langage facile à comprendre.

Le Cerveau

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Voici un modèle d’un cerveau humain typique, montrant quelques zones basiques du cerveau. Chaque zone est responsables de certaines bases qui sont décrites ci-dessous. Vous n’avez pas besoin de mémoriser tout cela pour comprendre comment fonctionne la MDMA. C’est juste un échauffement, et vous pouvez passez à la section suivante (La Cellule Cérébrale) si vous voulez.

  • Le Lobe Frontal : contrôle le planning, organise, résoud les problèmes, et autres fonctions de haut niveau (comme les émotions, la personnalité, et la compréhension des conséquences)
  • Le Lobe Temporal : gère la mémoire visuelle et verbale
  • Le Lobe Pariétal : traduit les données tactiles, comme le touché ou la pression, ainsi que le langage parlé et écrit
  • Le Lobe Occipital : traduit les informations visuelles, incluant les formes et les couleurs
  • Le Cervelet : gère des choses comme le mouvement, l’équilibre et la coordination des muscles
  • Le Tronc Cérébral : contrôle les mécanismes basiques qui vous tiennent en vie : le rythme cardiaque, la respiration, la pression sanguine

La Cellule Cérébrale

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Voici un modèle d’une cellule typique du cerveau, aussi appelée le neurone. Un neurone est une cellule nerveuse qui transporte un signal électrique. Votre cerveau contient des milliards de cellules nerveuses. Une cellule nerveuse contient :

  • Un corps cellulaire, qui contient l’ADN et d’autres choses que la cellule à besoin pour faire son travail;
  • Des dendrites, qui reçoivent les signaux chimiques d’autres cellules; et
  • Un axone, qui transporte le signal électrique depuis le corps cellulaire jusqu’aux terminaisons de l’axone. Les terminaisons de l’axone contiennent des produits chimiques, appelés « neurotransmetteurs », qui sont libérés afin de permettre à la cellule de communiquer avec les cellules voisines.

La sérotonine est un neurotransmetteur, et certaines cellules nerveuses ont des axones qui ne contiennent que de la sérotonine. Ces cellules s’appellent des « neurones sérotoninergiques ». D’autres cellules nerveuses produisent et libèrent différents neurotransmetteurs, comme la dopamine ou la norepinephrine, et certaines produisent et libèrent plusieurs neurotransmetteurs. Cependant, vos cellules sérotoninergiques ne peuvent produire et libérer que de la sérotonine.

Deux Cellules

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Ici, vous pouvez voir comment les terminaisons de l’axone, qui contient de la sérotonine (le neurotransmetteur que la MDMA libère), se situe très près des denditres d’autres neurones proches. Notez la séparation entre la terminaison de l’axone du neurone sérotoninergique et les dendrites de l’autre neurone. Cette séparation s’appelle une « synapse », et c’est l’endroit où la sérotonine est libérée.
Bientôt nous ferons un zoom sur la synapse, et nous verrons ce qui se passe quand la MDMA permet de libérer une vaste quantité de sérotonine à cet endroit. Mais premièrement, voyons comment les cellules sérotoninergiques sont localisées dans le cerveau.

Les Axones Sérotoninergiques

Vos axones sérotonergiques commence dans le tronc cérébral, sont très longs, et sont connectés à toutes les zones de votre cerveau.

Vos axones sérotoninergiques commence dans le tronc cérébral, sont très longs, et sont connectés à toutes les zones de votre cerveau.

La plupart des cellules sérotoninergiques (en rouge) commencent dans une zone spécifique du tronc cérébral,

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appelé le noyaux du raphé. Leurs dendrites et corps cellulaires se trouvent ici, et ils ont de très longs axones qui s’étendent dans toutes les autres zones du cerveau.

Les axones sérotoninergiques sont bien plus denses et on beaucoup plus de branches en forme d’arbre que ce que l’on voit sur ce dessin. Ils sont aussi beaucoup plus long que ce qu’un diagramme peut facilement représenter. Si vous étirez un neurone sérotoninergique sur une table devant vous, il fera peut être 30cm de long, mais vous ne le verre pas tellement il est fin. La plupart des gens pensent que les cellules nerveuses sont plus courtes et contraintes dans une région précise (en bleu). Bien que certaines cellules nerveuses soit comme ça, ce n’est pas le cas des cellules sérotoninergiques. C’est en partie pour cette raison que la sérotonine joue un rôle si important dans beaucoup de fonctions nerveuses, comme la régulation de l’humeur, le rythme cardiaque, le sommeil, l’appétit, la douleur et bien d’autres.

Les Cellules Sérotoninergiques

Photographie des cellules sérotonergiques (surtout des axones) d'un cerveau de rat

Photographie des cellules sérotonergiques (surtout des axones) d’un cerveau de rat

Ceci est une photographie des cellules sérotoninergiques (surtout des axones) d’un cerveau de rat. Veuillez noter les branchements en forme d’arbre des axones.
Les espaces sombres autour des cellules sérotoninergique sont en fait densément remplis par d’autres cellules nerveuses. Vous ne le voyez pas sur cette image car seules les cellules sérotoninergiques ont été colorisées pour être visibles.

La Libération de la Sérotonine

L'ecstasy permet à vos cellules sérotonergiques (en jaune) de libérer de larges quantités de sérotonines.

L’ecstasy permet à vos cellules sérotonergiques (en jaune) de libérer de larges quantités de sérotonines.

L’ecstasy permet à vos cellules sérotoninergiques (en jaune) de libérer de larges quantités de sérotonines (les petits points rouges) qui sont stockés dans les terminaisons de l’axone. Cette libération massive de sérotonine est responsable des effets subjectifs primaires de la MDMA.

La MDMA libère aussi indirectement des neurotransmetteurs comme la dopamine et d’autres hormones comme l’ocytocine et la prolactine, mais c’est un effet secondaire de la libération de sérotonine.

Les Vésicules

La terminaison de l'axone contient des petites vésicules qui contiennent des molécules de sérotonine.

La terminaison de l’axone contient des petites vésicules qui contiennent des molécules de sérotonine.

La terminaison de l’axone contient des petites vésicules qui contiennent des molécules de sérotonine. Quand une charge électrique descend dans l’axone, ces vésicules se fondent dans la membrane externe de la terminaison de l’axone et libèrent la sérotonine dans la synapse.

Plan large d’une Synapse

Une vue plus large de la synapse, avec les vésicules contenant la sérotonine.

Une vue plus large de la synapse, avec les vésicules contenant la sérotonine.

En se rapprochant un peu de la synapse, nous pouvons voir quelques molécules de sérotonines flotter. Nous pouvons aussi voir quelques tranporteurs à sérotonine sur la membrane de la terminaison de l’axone, ainsi que des récepteurs sur le dendrite du neurone voisin.
Afin de comprendre le fonctionnement de la MDMA dans le cerveau, et pourquoi elle produit les effets qu’elle produit, vous devez comprendre le rôle des transporteurs et des recepteurs. Mais d’abord, juste pour s’amuser, revenons sur une photographie d’une synapse…

Photo d’un Synapse

 Photographie d'une terminaison d'un axone sérotoninergique (en haut), une dendrite (en bas), et la synapse entre eux.


Photographie d’une terminaison d’un axone sérotoninergique (en haut), une dendrite (en bas), et la synapse entre eux.

Photographie d’une terminaison d’un axone sérotoninergique (en haut), une dendrite (en bas), et la synapse entre eux. Notez les vésicules remplies de sérotonine dans la terminaison de l’axone. Sur cette image, vous ne pouvez pas voir les molécules de sérotonine, ni les transporteurs ou les récepteurs, car ils sont trop petits.
Cependant, vous pouvez imaginer les molécules de sérotonines flotter dans cette espace gris. Notez aussi qu’il y a d’autres dendritres sur cette image mais qu’elles n’ont pas été colorées comme celle qui est bien visible.

Zoom sur une Synapse

L'activation des récepteurs sérotoninergiques est la première cause des effets subjectifs de la MDMA.

L’activation des récepteurs sérotoninergiques est la première cause des effets subjectifs de la MDMA.

Maintenant on commence à s’amuser. C’est une vue rapprochée d’un vésicule libérant de la sérotonine dans la synapse.

De l’autre côté de la synapse, attaché à la membrane de la dendrite, on trouve ce qui s’appelle des récepteurs. Il existe des récepteurs pour beaucoup de neuro-transmetteurs. Disons que ceux coloré en rose sont pout la sérotonine et ceux en vert pour la dopamine. Notez comment la molécule de sérotonine peut facilement se fixer sur le récepteur à sérotonine, mais pas sur le récepteur à dopamine (ou tout autre typede récepteur). Les récepteurs sérotoninergiques sont adaptés spécifiquement aux molécules de sérotonine.
Quand une molécule de sérotonine s’attache à un récepteur, ce qu’on l’activation du récepteur, le récepteur envoie une information chimique depuis la dendrite vers le corps cellulaire du neurone. Le corps cellulaire décide ensuite, suivant les informations reçues par tous ses récepteurs, s’il faut ou non envoyer une impulsion électrique dans son axone. Si un nombre critique d’activation de récepteurs à lieu, alors l’axone sera activé, permettant la libération d’autres neurotransmetteurs dans d’autres synapses. C’est ainsi que votre cerveau communique, et tout ceci se passe dans votre cerveau à un rythme normal en permanence.

Des recherches ont montré que votre humeur est en partie influencée par le nombre d’activation sérotoninergiques. Que vous êtes heureux, il est probable que vous ayez un plus grand nombre de récepteurs sérotoninergiques activés. Les évènements positifs dans votre vie (comme tombé amoureux, par exemple) libèrent une plus grande quantité de sérotonine, augmentant le nombre d’activation des récepteurs. Comme le fait de prendre de l’ecstasy. L’activation de récepteur sérotoninergiques est la cause primaire des effets subjectifs de la MDMA.

Après un certain temps, la molécule de sérotonine va se détacher (« désactivation ») du récepteur, et flotter vers la synapse. Quand ça arrive, le récepteur arrête d’envoyer un signal chimique au corps cellulaire, et attend qu’une autre molécule de sérotonine se fixe sur lui.

(Ces choses jaune sur la membrane de la terminaison de l’axone sont des transporteurs à sérotonine, n’en tenez pas compte pour l’instant.)

Quand vous prenez de l’Ecstasy

Quand vous prenez de l'ecstasy, les vésicules libèrent des quantités énormes de sérotonine dans la synapse.

Quand vous prenez de l’ecstasy, les vésicules libèrent des quantités énormes de sérotonine dans la synapse.

Quand vous prenez de l’ecstasy, les vésicules libèrent des quantités énormes de sérotonine dans la synapse.. Cela augmente significativement l’activation des récepteurs sérotoninergiques (plus de sérotonines dans la synapse augmente les chance que certaines se fixeront sur les récepteurs). Cette augmentation d’activité des récepteurs amène à un changement significatif des impulsions électriques dans le cerveau et tout cela est la première cause de l’expérience de la MDMA (de l’empathie, de la joie, une meilleure sociabilité, une sensation du touché plus nette, etc.).

Notez qu’il y a aussi de la dopamine dans la synapse (en bleu). La MDMA libère aussi de la dopamine (depuis les cellules dopaminergiques), mais ne parlons pas de ça pour l’instant. Gardez-le en tête car cette partie reviendra plus tard quand on parlera de neurotoxicité. Pour l’instant, notez juste que les récepteurs dopaminergiques ont aussi été activé.
Les effets d’une dose normale d’ecstasy dur de 4 à 6 heures. Nous allons voir ce qui se passe dans le cerveau aux différentes étapes de l’expérience de l’ecstasy, ainsi que les changements qui peuvent avoir lieu dans le cerveau à long terme après un usage fréquent. Mais pour l’instant, voyons ce qui se passe avec les transporteurs (le truc qui ressemble à un « H » en jaune). Pour comprendre comme l’ecstasy fonctionne dans le temps au niveau du cerveau, il est important de savoir ce que font ces choses.

Transporteurs de Recapture de la Sérotonine

Les transporteurs de recapture de la sérotonine fonctionne comme des portes tournantes, capturant la sérotonine dans la synapse pour la renvoyer dans l'axone.

Les transporteurs de recapture de la sérotonine fonctionne comme des portes tournantes, capturant la sérotonine dans la synapse pour la renvoyer dans l’axone.

En plus de se fixer sur les récepteurs de la dendrite, les molécules de sérotonines se fixent aussi sur les transporteurs de recapture de l’axone. Ces transporteurs prennent la molécule et la renvoie dans la terminaison de l’axone. Ils sont parfois appelés « pompes » et on peut les imaginer comme des portes tournantes. La sérotonine entre d’un côté, et la porte tourne pour la renvoyer de l’autre côté. Nous voyons ici 4 pompes de recapture à différentes étapes du transport de la sérotonine. Imaginez les en train de tourner et de transporter la sérotonine depuis la synapse vers l’axone.

Les transporteurs de recapture réduisent la quantité de sérotonine dans la synapse. Gardez à l’esprit que ça ne marche que dans un sens. La sérotonine ne peuvent pas s’en servir pour aller dans l’autre sens, ça ne fonctionne que depuis la synapse vers les vésicules. Pendant que les pompes de recapture renvoient la sérotonine dans l’axone, une partie de cette sérotonine retourne dans des vésicule, où la MDMA peut permettre sa libération de nouveau. Cependant, une partie se casse avec le monoamine oxydase.

La monoamine oxydase casse votre sérotonine

La monoamine oxidase casse votre sérotonine au fil du temps.

La monoamine oxydase casse votre sérotonine au fil du temps.

Au alentour de 3 heures pendant votre expérience de l’ecstasy, vos transporteurs sérotoninergiques auront retiré la plupart de la sérotonine qui se trouvait dans la synapse, mais il y en aura toujours assez pour activer les récepteurs, donc vous sentirez toujours les effets de la drogue. Cependant, assez rapidement, les transporteurs de recapture vont retirer toute la sérotonine de la synapse, et vous sentirez la descente.
Nous avons vu dans la dernière slide qu’une partie de la sérotonine retourne dans l’axone, où la MDMA peut la libérer de nouveau. C’est vrai, mais observez les marteaux dans l’axone. C’est la « monoamine oxydase » (MAO), une enzyme qui casse la sérotonine (souvenez-vous, la sérotonine est une monoamine). Une fois que vos pompes de recapture ont enlevé la sérotonine de la synapse, la MAO la casse. La MAO ne ressemble pas vraiment à un marteau, mais c’est plus facile de se souvenir à quoi elle sert en l’imaginant comme un marteau qui casse les molécules de sérotonine. Notez aussi que les récepteurs dopaminergiques sont toujours activés.

Quand vous commencez la descente

Quand vous commencez la descente, il y a moins de sérotonine pour activer les récepteurs.

Quand vous commencez la descente, il y a moins de sérotonine pour activer les récepteurs.

Veuillez d’abord observer que le nombre de récepteurs sérotoninergiques activés a diminué car il y a moins de sérotonine dans la synapse. Cela signifie que vous allez commencer à vous sentir normal de nouveau. Aussi, les pompes de recapture sont toujours en train de retirer la sérotonine de la synapse, comme d’habitude, et la MAO continue son travail de cassage. Notez que les niveaux de dopamines dans la synapse n’ont pas diminué comme ceux de la sérotonine. C’est parce que la dopamine se remplie plus vite que la sérotonine. Notez aussi qu’il y a moins de sérotonine dans vos vésicules; c’est principalement pour cette raison que vous commencez la descente. Il n’y a simplement plus de sérotonine à libérer. La MDMA peut toujours être dans le coin pour demander à vos vésicules d’en libérer plus, mais il n’y en a plus assez. Après environ 4 heures, l’ecstasy a utilisé la plupart de votre sérotonine.

Vous pourriez prendre plus d’ecstasy à ce moment, ce que font beaucoup de gens. Cependant, ça ne fonctionne pas comme ça. Vous ne pouvez pas reprendre plus d’ecstasy pour retrouver les sensation de l’ecstasy. Pourquoi? Parce que la sensation de l’ecstasy n’est que la « sensation de la sérotonine », et vous n’avez alors plus de sérotonine à ressentir. (Cela peut prendre du temps à votre cerveau d’en refaire, nous en discuterons bientôt.) Évidemment, si vous utilisez un dosage plus bas que la normale, vous n’avez peut être pas libéré toute votre sérotonine, et vous pourriez dans ce cas ressentir de nouveau les effets si vous en preniez plus. Vous ne pouvez pas faire ça toute la nuit cependant. Vous arriverez à un point (tôt ou tard) où vous aurez tellement appauvri vos niveaux de sérotonine que la reprise d’ecstasy n’aura aucun effet.

Descendre encore plus

Après une descente d'ecstasy, vous aurez peut être moins de sérotonine qu'avant.

Après une descente d’ecstasy, vous aurez peut être moins de sérotonine qu’avant.

Suivant la quantité de MDMA que vous avez pris, vous aurez peut être tellement appauvri votre niveau de sérotonine qu’il y aura moins d’activation de récepteurs qu’avant votre prise d’ecstasy, quand vous aviez une activité cérébrale normale. Cela peut provoquer une humeur négative et une sensation de dépression que certains utilisateurs ressentent quand ils descendent. Vous pouvez même vous sentir vraiment déprimé à ce moment, extrêmement associable, fatigué et irritable.
Certaines personnes peuvent être tentées de prendre plus d’ecstasy car le contraste avec ce qu’ils ressentaient une heure plus tôt et comment ils se sentent maintenant est tellement extrême. Mais s’ils en prennent plus, ça ne fonctionne plus. Bien qu’ils peuvent avoir un peu plus d’énergie (par exemple être plus réactifs), ils ne retrouveront pas le sens le l’empathie ou les autres effets de la MDMA. Souvenez-vous, l’ecstasy libère (puis appauvri) la sérotonine que vous avez déjà, mais elle ne permet pas la création de plus de sérotonine.

Est-ce que ces niveaux bas de sérotonine peuvent provoquer des dépressions?

Oui. La MDMA peut provoquer des périodes de dépression temporaires et prolongées, pour quelques raison pharmacologique. Une des raison est un niveau bas perpétuel de sérotonine après un usage hebdomadaire de MDMA. Si vous prenez de l’ecstasy régulièrement, vous allez peut être libérer et appauvrir votre niveau de sérotonine avant qu’il puisse se regénérer. Cela signifie que vos niveaux de sérotonine seront moins remplis que d’habitude, et cela peut provoquer une dépression.

Comment le cerveau fabrique-t-il de la sérotonine en premier lieu? Vos cellules cérébrales sérotoninergiques produisent de la sérotonine quand l’acide aminé appelé 5-Hydroxy-Tryptophan (5-htp) entre dans la cellule et rentre en contact avec un enzyme appelé décarboxylase. La décarboxylase prend une partie de la molécule 5-htp, la transformant en 5-ht (un autre nom pour la sérotonine). Il y a beaucoup de décarboxylases dans vos cellules cérébrales, mais le niveau de 5-htp peut varier. Certains consommateurs d’ecstasy prennent des suppléments de 5-htp afin de restaurer leur niveau de sérotonine plus rapidement. Le L-tryptophane est un autre acide aminé qui va faire la même chose, vu que c’est un précurseur du 5-htp. Une nourriture riche en protéine contenant du tryptophane peut aussi aider à augmenter la quantité de 5-htp dans votre cerveau, aidant ainsi votre cerveau à produire de la sérotonine plus rapidement.

Pourquoi cela prend aussi longtemps de retrouver ces niveaux après avoir été appauvri par la MDMA? Normalement, votre cerveau a besoin d’un long moment pour produire de la sérotonine. Pourquoi? Une des raisons est que le tryptophane doit passer par un certains nombre de transformation métabolique avant qu’il se transforme en 5-htp. Une autre raison est simplement que le cerveau n’est pas fait pour produire de la sérotonine très rapidement. Normalement, il n’a pas besoin de le faire car d’habitude la sérotonine n’est pas libérée en grande quantité. À titre de comparaison, la dopamine est libérée en plus grande quantité dans des circonstances normales, et votre cerveau est bien construit pour régénérer la dopamine beaucoup plus rapidement. Des chercheurs disent que le système dopaminergique est « robuste » dans ce sens, alors que le système sérotoninergique est « délicat ».

Régulation à la baisse des récepteurs sérotoninergiques

La régulation à la baisse peut provoquer une dépression meme après la restauration des niveaux de sérotonine dans le cerveau.

La régulation à la baisse peut provoquer une dépression même après la restauration des niveaux de sérotonine dans le cerveau.

La régulation à la baisse des récepteurs sérotoninergiques peut être une autre raison pour laquelle vous pouvez devenir déprimé après avoir pris de la MDMA fréquemment. Qu’est-ce que cela signifie? Et bien, le cerveau est construit pour s’adapter à des nouvelles circonstances. Une des façons que le cerveau à de s’adapter est en régulant les récepteurs à la hausse ou à la baisse. Si vous récepteurs sérotoninergiques deviennent hyper-activés par des molécules de sérotonine, ils peuvent se retirer de la membrane de la dendrite, se fermant ainsi pour un moment. Une théorie dit qu’ils font ça afin d’éviter d’être endommagés par une stimulation trop forte. Une autre théorie dit que c’est juste une façon pour le cerveau de maintenir un état normal, équilibré. Quelque soit la bonne théorie, il est prouvé que les récepteurs sérotoninergiques seront régulés à la baisse si on les bombarde avec de grosses quantité de sérotonine pendant un certain temps.

La régulation à la baisse peut provoquer une dépression même après la restauration des niveaux de sérotonine. Cela se passe car la sérotonine ne peut pas se fixer sur des récepteurs régulés à la baisse. Beaucoup de consommateurs d’ecstasy font part d’une période de dépression qui peut durer plusieurs mois, même après qu’ils aient arrêté de prendre de l’ecstasy. Gardez à l’esprit, cependant, que ce sont des retours anecdotiques, et que la plupart des utilisateurs ne font pas l’expérience de périodes prolongées de dépression après avoir pris de la MDMA. Il se pourrait très bien que ces gens traversent une période de dépression, même s’ils n’avaient pas pris de MDMA. La causalité est cependant difficile à déterminer. Toutefois, il est probable qu’un usage fréquent de la MDMA peut exacerber la dépression chez les personne prédisposées. Pour plus d’information sur la MDMA et la dépression, rendrez-vous sur la page de DanceSafe.org dédié à la MDMA et la dépression.

Comment l’ecstasy permet de libérer la sérotonine?

La MDMA libère la sérotonine en entrant dans les transporteurs de recapture

La MDMA libère la sérotonine en entrant dans les transporteurs de recapture

Nous avons ignorer ce point pendant un moment car il aurait été troublant de le présenter plus tôt. Mais nous pouvons maintenant en parler. La MDMA entre dans la terminaison de l’axone sérotoninergique à travers les transporteurs de recapture. Des chercheurs disent que la MDMA a une plus grande affinité pour le transporteur que la sérotonine (comme pour le Prozac). Cela signifie que la MDMA sera la première chose qui rentrera dans le terminal de l’axone. Une fois dedans, elle va interagir avec le vésicule, le poussant à libérer se sérotonine dans la synapse.

 Une autre théorie dit que la MDMA fait marcher les transporteurs de sérotonine à l'envers. Peut etre que ces 2 mécanismes ont lieu.


Une autre théorie dit que la MDMA fait marcher les transporteurs de sérotonine à l’envers. Peut être que ces 2 mécanismes ont lieu.

Une autre théorie, qui commence à être reconnue chez les chercheurs, dit que la MDMA fait marcher les transporteurs de sérotonine à l’envers, transportant la sérotonine depuis l’intérieur de l’axone directement dans la synapse, sans passer par les vésicules. Suivant cette théorie, une fois que la MDMA entre dans le transporteur, elle tombe dans la terminaison de l’axone, laissant le transporteur dans un tel état que la molécule de sérotonine peut maintenant se fixer là où la MDMA est passée.
Le transporteur tourne alors et dépose la molécule de sérotonine dans la synapse, une autre molécule de MDMA peut alors se fixer à la place libérée par la molécule de sérotonine.
(Note: le transporteur n’est simplement qu’un groupe de protéines qui peut changer de configuration ou de forme. Il ne tourne pas vraiment. Suivant sa configuration, certaines molécules ont plus de chances de s’y fixer. C’est ce qu’on appelle l’affinité. Quand une mol »cule avec une grande affinité se fixe à un transporteur, cela change la configuration du transporteur, ce qui peut éventuellement provoquer le détachement de la molécule, parfois de l’autre côté de la membrane. C’est ce qui rend le transporteur capable de « transporter » des molécules entre la synapse et l’axone.)

Le Peak de l’Expérience

Ceci est votre cerveau sous ecstasy, vraiment.

Si vous pouvez décrire tout ce qui se passe ici, alors vous avez tout compris.

Si vous pouvez décrire tout ce qui se passe ici, alors vous avez tout compris.

Que se passe-t-il si vous prennez de l’ecstasy alors que vous etes sous Prozac?

 Le Prozac empèche la MDMA de fonctionner car il se fixe au transporteurs de recapture sérotoninergiques.


Le Prozac empèche la MDMA de fonctionner car il se fixe au transporteurs de recapture sérotoninergiques.

Le Prozac a une plus grande affinité pour le transporteur de recapture que la MDMA ou la sérotonine. La plupart des gens sous Prozac ne ressente pas les effets de la MDMA quand ils en prennent car la MDMA ne peut pas se rendre à l’intérieur de la terminaison de l’axone sérotoninergique afin de libérer la sérotonine. Cela est aussi vrai pour les autres IRS (inhibiteurs de la recapture de la sérotonine), comme le Zoloft ou le Paxil. Suivant le dosage de l’IRS, le consommateur peut ressentir un petit quelque chose, mais les effets primaires seront pour la plupart absents.

Partie II : Neurotoxicité

On pense que la neurotoxicité de la MDMA est le résultat de la dopamine qui se retrouve dans l'axone sérotoninergique une fois qu'il manque autant de sérotonine.

On pense que la neurotoxicité de la MDMA est le résultat de la dopamine qui se retrouve dans l’axone sérotoninergique une fois qu’il manque autant de sérotonine.

La prochaine section de cette présentation parle de la neurotoxicité de la MDMA. Si vous avez tout compris jusqu’à présent, vous ne devriez pas avoir de soucis pour comprendre cette section. Quand vous aurez fini, vous aurez peut être envie d’avoir une analyse plus détaillée, vous pourrez la retrouver sur la page « Is MDMA Neurotoxic? » de DanceSafe.org.

Voici l’explication de la théorie actuelle sur la cause des dégat neurotoxique provoqués par la MDMA sur des animaux de laboratoire. Une fois que la MDMA a appauvri la sérotonine, les transporteurs de recaptures sont laissés à l’abandon et exposés. Quand cela arrive, la dopamine entre dans le transporteur et se retrouve dans l’axone sérotoninergique, où elle n’est pas sensée etre. Des études ont montré qe la dopamine est toxique dans une cellule sérotoninergique, et que cette toxicité augment quand la MAO casse la dopamine en pérocide d’hydrogène. Le péroxide d’hydrogène « oxide » ensuite certaines parties de la cellule, des parties qui ne sont pas normallement oxidées (« oxidé », utilisé ici, veut dire qu’elle casse avec l’oxygène). Des chercheurs parlent parfois de stress oxidatif.
Pour récapituler, nous avons (1) un appauvrissement de la sérotoinine provoqué par les transporteurs qui deviennent vides. Puis (2) la dopamine, qui se retrouve maintenant à un niveau plus important dans la synapse, et entre dans le transporteur de recapture. (3) Cette dopamine est cassée par la MAO et se transforme en péroxide d’hydrogène. (4) Le péroxide d’hydrogène et le reste de la dopamine sont toxiques pour la cellule, ce qui produit un stress oxidatif.

Comment en sont-ils arrivés à cette théorie? Et, existe-t-il des preuves de ça ?

Les chercheurs qui sont arrivés à cette conclusion (Jon E. Sprague, Shannon L. Everman and David E. Nichols) appellent cela une « hypothèse intégrée. » Ils observent les résultats d’une décennie de recherches sur la MDMA et essayent de joindre les pièces entre elles. Ils en sont arrivés à cette théorie pendant l’été 1997, et ils l’ont publié en 1998. À cette date, c’est toujours la théorie dominante pour expliquer les dégats provoqués par la MDMA sur les animaux de laboratoires et elle s’appliquerait très bien chez les humains si les dégâts neurotoxique chez les humains étaient prouvés.

Détails techniques

En lisant les précédentes recherches, il parait clair que la dopamine joue un rôle important dans la neurotoxicité de la MDMA. Par exemple, en 1988, on a découvert que les rats pré-traités avec de la a-methyl-p-tyrosine, une substance qui inhibe la synthèse de la dopamine, prévient la neurotoxicité de la MDMA (Stone et al., 1988). Aussi, en 1990, une autre étude à montrer que si l’on détruit toutes les terminaisons dopaminergiques du rat avant de lui donner de la MDMA (éliminant ainsi toute leur dopamine), il ne perd aucun axone sérotoninergique (Schmidt et al., 1990). La meme année ils ont découvert que si vous donnez du L-DOPA au rats, un précurseur de la dopamine, alors la MDMA provoque plus de dégats. Et une étude de 1991 a montré une corrolation linéaire che le rat entre la quantité libérée de dopamine et l’étendue de la perte d’axone impacté par la MDMA (Nash and Nichols, 1991).

En 1987, ds chercheurs ont découvert que la MDMA libère la dopamine (Schmidt et al., 1987, Steele et al., 1987). Ils ont ensuite découvert en 1996 que la sérotonine libérée augmente aussi la dopamine libérée (Gudelsky and Nash, 1996). Cela arrive car un des récepteur sérotoninergique (le récepteur 2A), quand il est activé par la sérotonine, stimule la synthèse et la libération de la dopamine (Nash, Schmidt et al., 1990). Aussi, on a observé que les drogues qui bloquent les récepteurs 2A permettent de réduire les niveaux de dopamine extracellulaire.

Ils ont aussi découvert que la recapture de dopamine dans les terminaisons sérotoninergique ont aussi lieu (Faraj et al., 1994), et que le dosage de la terminaison contient en fait un type de MAO connu pour métaboliser la dopamine (MAO-B). Pour epliquer encore mieux cette théorie, ils ont découvert en 1995 que les inhibiteurs de MAO-B (L-deprenyl or MDL-72974) réduisent les dégâts neurotoxiques chez les rats qui ont reçu 40mg/kg de MDMA.

Le Prozac prévient de la neurotoxicité de la MDMA chez les animaux

Le Prozac prévient de la neurotoxicité de la MDMA chez les animaux, s'ils l'ont reçu 6 heures avant de prendre de la MDMA.

Le Prozac prévient de la neurotoxicité de la MDMA chez les animaux, s’ils l’ont reçu 6 heures avant de prendre de la MDMA.

Un certain nombre de recherches montre que les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS), comme le prozac, préviennent des effets neurotoxiques de la MDMA. Cela arrive car les IRS se fixent aux transporteurs de recapture, empechant la dopamine de rentrer dans la terminaison de l’axone sérotoninergique. notez que le prozac se fixe parfaitement au transporteur. Les chercheurs parlent d’affinité et disent que le prozac a une plus grande affinité pour le transporteur de recapture que les autres molécules dans la synapse, incluant la sérotonine et la MDMA. En d’autres mots, l Prozac va se fixer au transporteur en premier. Il va y rester pendant un temps assez long. Le prozac a une demi-vie de 30 heures, ce qui signifie que la moitié du Prozac a quitté votre corps après 30h, et la moitié de ce qu’il reste part encore après 30 heurs, etc. On appelle ces IRS « durable ». Ils se fixent aux transporteurs pour une plus grande période de temps que les autre IRS. Des recherches ont montré que les niveaux de sérotonines dans le cerveau restent relativement appauvris pour environ 24h après un gros dosage. C’est pendant ce laps de temps (entre 6 et 24 heurs après le dosage) que les transporteurs sérotoninergiques du cerveaux sont vides et vulnérables, et c’est aussi pendant ce laps de temps que les dégats neurotoxiques ont lieu (u moins chez les animaux). Cela veut dire que le Prozac est peut être plus efficace pour prévenir de la neurotoxicité de la MDMA que les autres IRS, ceux-ci ne restant pas assez longtemps dans le cerveau.
Une observation important dans ces études est que le prozac prévient des dégâts neurotoxiques quand il est donné 6 heures après la MDMA. Cela a été démontré dans une étude dans laquelle les chercheurs ont injecté de la MDMA à tous les animaux, et, à chaque heure, ils ont donné à certains animaux une dose de prozac. Seuls les animaux qui ont reçu du prozac pendant les 6 premières heures n’ont pas eu de dégâts neurotoxiques. Ceux qui ont reçu une injection de Prozac à la septième, huitième, neuvième, et dixième heure, etc., ont eu des dégât, avec plus de dégâts pour ceux qui ont reçu le prozac le plus tard.

Et pour les humains?

Aucune étude n’a été faites pour montrer l’efficacité du prozac comme agent neuro-protecteur contre la neurotoxicité de la MDMA chez les humains, et il n’y a pas de raison de penser que les cerveaux humains réagissent différemment que les cerveaux d’animaux.

Apprendre le fonctionnement des drogues

Par défaut

DruggedUpChemist a publié un thread sur le subreddit /r/drugs qui fait le tour des éléments importants à suivre pour bien comprendre le fonctionnement des drogues :

Want to learn how drugs work? Don’t know where to start? Read this.

Vous trouverez ci-dessous une traduction de ce thread, avec des liens vers les ressources recommandées dans le sujet et la discussion qui à suivie.


Biologie et Chimie

Pour une compréhension totale des pharmacologies, vous devrez apprendre les deux, et pour une compréhension basique sur le pourquoi/comment les drogues fonctionne, il faut se concentrer sur les aspects biologiques de la drogue. Si vous êtes intéressés par les structures des drogues, pourquoi elles s’assemblent de certaines façons, ce qui déclenche leur solubilité et stabilité, vous devez vous intéresser à leur chimie.

Biologie

Si vous êtes intéressés pour apprendre comment les drogues fonctionnent dans le corps, commencez par apprendre le fonctionnement du SNC/SNP (Système Nerveux Central/Prériphérique). Étudiez les synapses et en particulier les différents types de neurotransmetteurs dans le SNC, leur fonction, leur structure, et la route qu’ils utilisent. Apprenez aussi ce qu’est un agoniste, un agoniste partiel, un antagoniste, et la différence entre les activités réversibles et irréversibles. Tous ces termes décrivent l’impact des drogues sur les synapses. Vous devrez comprendre ces différences afin d’apprécier la pharmacologie globale des drogues.

Par exemple, si vous voulez apprendre le fonctionnement de la MDMA, vous aurez besoin de comprendre le fonctionnement du 5-HT, DA, NA, leurs routes biologiques (libération, recapture, production, etc.). Quand vous aurez une bonne compréhension du fonctionnement de la sérotonine dans la synapse, vous apprendrez que la MDMA affecte largement le transporteur de recapture du 5-HT, ce que cela implique sur les niveaux de sérotonine, et vous pourrez apprécier les raisons de cette réponse nerveuse, plutôt que juste « MDMA = beaucoup d’émotions », vous comprendre pourquoi.

Si vous cherchez un très bon livre sur la pharmacologie (comment fonctionne les drogues, et une compréhension du fonctionnement du système), Rang and Dale’s Pharmacology est fortement recommandé.

Chimie

Si vous êtes plutôt intéressés par la chimie des molécules, alors jetez un œil à la chimie organique basique en général. Vous apprendrez l’importance de certaines choses comme la conjugation, les groupes fonctionneles et la structure moléculaire. Vous n’étudierez rien sur les drogues récréatives mais vous pourrez appliquer ces connaissances à n’importe quelle molécule, et avec le temps, vous pourreez comparez les similitudes et les différences entre 2 molécules.

Le plus simple pour étudier la chimie organique est d’utiliser des aides visuelles (listées ci-dessous) afin d’avoir un aperçu général de la chimie. Cela permet la compréhension de ce qui rend une molécule basique/acide, ou hydrophobique plutôt que hydrophilique, et qu’est-ce que sont des groupes fonctionnels structurellement similaires, pourquoi ils sont similaires, et pourquoi c’est important. Par exemple, vous pourrez observez des nouveaux Research Chemicals (RC) et avoir une idée sur ce que les changements apportés à la drogue de base ont causé d’un point de vue de la chimie physique.

Les vidéos de chimie sont beaucoup plus efficaces que la simple lecture d’un livre.

Les deux?

Si vous voulez une compréhension solide des drogues, il vous faudra apprendre ces deux sujets. Quand vous aurez une bonne compréhension de ces 2 sujets, vous pourrez apprécier des choses comme le RSA (Relation Structure-Activité), et voir pourquoi certaines drogues ont des affinités pour certains récepteurs et pas d’autres. Vous pourrez apprécier les différences subtiles entre la Meth-amphétamine, la MDMA et l’amphétamine, et pourquoi ces différences subtiles ont un si gros impact sur l’affinité de leurs recepteurs.


Les principales ressources pour commencer

Crashcourse et Khanacademy sont de très bons sites pour commencer. Ils fournissent tous les deux une collection d’information extensible avec une grande variété de sujets qui devraient être accessibles pour tout le monde, il vous suffit de trouver votre niveau en chimie/biologie et de commencer à ce niveau. Crashcourse est brillant si vous n’avez aucune connaissance en chimie/biologie et que vous voulez une brêve introduction sur tous ces sujets, alors que khanacademy vous permet d’aller plus dans les détails de ces sujets. Le livre de Rand & Dale est fortement recommandé, vous trouverez ci-dessous une liste des chapitres à lire avec un lien vers le pdf.

Au final, tout dépend de ce que vous voulez apprendre. Si vous préférez les vidéos, alors ces 2 sites sont parfaits, et il y a aussi beaucoup de Youtubeurs qui fournissent de outils éducatifs similaires.

Vous aveez un sujet sur lequel vous voulez avoir plus de détails ? Alors lisez. Wikipedia est un bon point de départ, il y a aussi quelques livres à la fin de cet article où vous pourrez trouver plus d’informations sur une grande variété de sujet.

TL;DR: Où commencer ? Choisissez une drogue, trouvez le système affecté, étudiez ce système, étudiez le fonctionnement de la drogue, appliquez cette connaissance pour comprendre les implications de l’effet et la cause de ces effets, OU, vous pouvez essayer d’avoir une vue générale des systèmes biologiques qui sont liés à l’utilisation de la drogue (le système nerveux, la douleur, l’addiction, la neuro-physiologie, etc.) puis explorer ces domaines. Cette dernière méthode vous donnera une meilleure vue d’ensemble sur le corps et comment les drogues affecte le système dans sa globalité. La première méthode est bonne si vous n’êtes intéressés que par la compréhension d’une ou deux drogues, plutôt que de tout comprendre.

La philosophie des drogues est largement inexplorée dans cet article. Par exemple, les implications de ces expériences sur nos idées comment la cognition et la réalisation du soi. Cependant, une bonne connaissance pharmacologique va de pair avec ce domaine. Beaucoup de commentaires tirent des conclusions fantaisistes à partir d’expériences psychédéliques anecdotiques, alors que ces expériences pourraient être expliquées assez logiquement avec de la simple pharmacologie. Cela reste une généralisation de ces commentaires farfelus, on y trouve quand même certains travaux vraiment très intéressants et qui font réfléchir, certains que vous retrouverez dans la section de liens ci-dessous.

Mais cet article se concentre plutôt sur les parties quantifiables de la pharmacologie.


Livres

Rang & Dales Pharmacology 7th Edition

C’est votre guide de pharmacologie, afin de comprendre le fonctionnement des drogues (récréatives et médicales), un passage obligé pour ceux qui veulent étudier la pharmacologie. Pour tous les autres livres, il est conseillé d’avoir une aide visuelle/auditives pour bien expliquer les idées, cependant, vous pourrez facilement comprendre les concepts expliqués dans ce livre juste en le lisant. Il sera peut-être plus simple de regarder une video sur CrashCourse pour introduire un domaine, et ensuite de lire ce livre pour avoir une très bonne compréhension.

Les chapitres à lire

Les chapitres 1 à 4 sont parfait si vous ne connaissez pas grand chose au sujet de la pharmacologie. Le chapitre 5 est de moindre importance mais vaut le coup d’être lu/parcouru rapidement. Vous pouvez ignorer les chapitres 6 et 7 à moins que vous désireriez en savoir plus sur la biologie.

Les chapitres 8 à 10 ne sont pas nécessaires pour comprendre les mécanismes d’action des drogues, mais vous y apprendrez comment les drogues sont absorbées, distribuées et éliminées dans le corps. Quels sont les différents modèles de distribution/élimination, et pourquoi ils sont importants.

Le chapitre 12 est assez essentiel.
Le chapitre 13 peut être ignoré.
Les chapitres 14 et 15 sont essentiels.
les Chapitres 16-17 peuvent être ignorés.
Le chapitre 18 est une lecture intéressante si vous vous intéressez au cannabinoides.

Ensuite, il s’agit de trouver certains domaines spécifiques dans les chapitres suivants. Beaucoup d’informations concernent les soins de santé que vous pouvez ignorer (à moins que vous ayez vraiment envie d’apprendre des choses comme les cascades de coagulation et comment les médicaments Rx aide à les prévenir, ou comment les statines fonctionnent pour réduire le cholestérol spécifique dans le foie).

Certains chapitres que vous voudrez lire : 36, 37, 38, 41, 43, 47, 48, 57

Cela fait un total d’environ 120 pages, ce qui n’est pas trop, car si vous comprennez ces 120 pages, alors vous aurez une très bonne connaissances des ces sujets.

Autres livres

Stahl’s Essential Psychopharmacology – Ce livre peut fournir une meilleure introduction à la pharmacologie si vous trouvez que Rang & Dales est trop dur.

An Introduction to Medicinal Chemistry, Patrick – C’est le seul livre nécessaire pour comprendre la chimie concernant les drogues. À utiliser comme une référence, vous aurez plus de facilités à suivre les ressources en ligne pour étudier la chimie organique, puis lire ce livre si vous avez besoin de plus de détails. Certains idées spécifiques de la chimie sont très bien documentées sur Wikipédia.

Vander’s Human Physiology. Widmaier, E. et al. (2007) [11th Ed] – Préférence sur les livres de physiologie. Utilisez ce livre pour élargir, si besoin, vos connaisses sur des systèmes de physiologies spécifiques.

Human Physiology – From Cells to Systems [7th ed] – L. Sherwood – Un très bon livre sur la physiologie humaine. À utiliser avec Vander’s Human Physiology quand vous avez besoin de mieux comprendre le corps, bien que ça ne soit pas forcément nécessaire pour les drogues récréatives.

Textbook of Medical Physiology [2nd edition] Boron and Boulpaep – Un autre livre de physiologie, pas essentiel, les 2 précédents étant plus utiles, mais ça peut servir d’avoir une autre référence.

Physical Chemistry(8th ed) Atkins – Ce livre ne sera intéressant que pour les personnes qui veulent comprendre et étudier la chimie physique des drogues. Cela inclue comment elles réagissent dans les solvants, pourquoi elles réagissent de cette façon, ainsi qu’un point de vue poussé sur la pharmacie physique. Vous n’aurez pas besoin de ce livre pour avoir une bonne compréhension des drogues, mais ceux qui portent un intérêt particulier dans le domaine le trouveront utile. On y trouve aussi des informations intéressantes sur les machines qui testent les drogues (spectromètres de masse) et comment elles fonctionnent.


Autres ressources

/u/WarU40 recommande mouse party, qui vous donne un choix de souris drogués, puis une brève mais très instructive animation sur le fonctionnement de différents types de drogues dans le cerveau.

/u/WeedAss6969PISS420 recommande « A Primer Of Drug Action » par Robert Julien — c’est un livre très accessible qui se concentre spécifiquement sur les mécanisme d’action des drogues psychoactives, en plus d’expliquer les concepts de base de la pharmacologie et de la neurophysiologie. Ce n’est pas super technique, mais c’est quand même bien fait.

Ressources de /u/Archons_

Celles-ci couvrent une grande variété de sujets, et quelques conférences intéressantes. Attention: le LSD et les psychédéliques sont très troublants si vous prévoyez d’étudier toutes les drogues. Elles seront les drogues les plus difficiles à cerner, bien qu’elles fassent partie du groupe le plus intéressant.

Conférences de psycho-pharmacologie sur Youtube

Le canal youtube de MAPS est particulièrement intéressant. Si vous aimez lire, c’est sympa d’avoir une conférence en bruit de fond. Certaines sont plus techniques que d’autres, elles sont à éviter si vous êtes en train de faire autre chose car vous louperez alors beaucoup d’informations si vous ne regardez pas les slides.

Livres et lecture

  • Shulgin, Pikhal (1991), alors que la seconde partie du livre est accessible en ligne et dans le domaine publique, il est FORTEMENT recommandé d’acheter ce livre. En plus d’aider Ann Shulgin, ce livre contient beaucoup de très bonnes information et quelques expériences qui ne sont pas décrites dans la seconde partie. Ce livre parle des drogues basées sur les phenethlamines (mescaline).
  • Shulgin, Tihkal (1997), la suite de Pihkal, la première partie est aussi très bonne. Ce livre parle des tryptamines (champignons, dmt) ainsi que des lysergamides (lsd, et les nouveaux research chimicals comme le lsz et le al-lad).
  • Shulgin’s lab notes. Celles-ci sont fantastiques. L’équipe d’Erowid (ainsi que beaucoup de volontaires) a publié les copies des notes de laboratoire de Shulgin, elles ont été converties vous pouvez y faire des recherches et surligner le texte, avec toutes les images originales, le tout avec des hyperliens pour se rendre directement sur les pages référencées. C’est un contenu plus poussé et cru que ce qui se trouve dans Tihkal/Pihkal.

Discussion de chimie en ligne

Cours en ligne

Conférences / vidéos intéressantes

Si vous désirez en savoir plus sur le drame de Krystle Cole / Neurosoup, voici un lien vers les documents du procès, une discussion sur le forum shroomery et un site avec une timeline (qui est probablement biaisée).


Tout a été dit, la pharmacologie est un domaine tellement grand que vous pouvez vous y plonger pendant plusieurs années si vous le sentez. Le plus important est de s’y amuser. Si vous n’aimez pas étudiez la petite biologie derrière la MDMA, peut être que vous préfèrerez comprendre le fonctionnement de la sérotonine, comme la MDMA accroit la sérotonine jusqu’à un certain niveau, et avoir une idée de des implications que cela à sur le corps.

Liste d’articles, évalués par des pairs, sur l’utilisation récréative de la MDMA, par Hilary Agro

Par défaut

Hilary Agro est une étudiante en anthropologie à la Western University du Canada, qui fait ses recherches sur l’utilisation récréative de la MDMA en Ontario (Canada).

Elle a mis en place cette liste partielle de la littérature qu’elle étudie. La plupart de ces articles viennent des disciplines de sciences sociales (anthropologie, sociologie, psychologie, etc.) car elle est elle-même une anthropologiste médicale, mais on y trouve aussi quelques articles sur la biologie, la chimie et la psychiatrie. Ces articles font part de l’expérience des utilisateurs, des patterns dans les usages, de la perception des risques, de la réduction des risques, des cultures associées, etc. Les méthodes utilisées sont en général des sondages, des entretiens et des recherches ethnographiques.

Si vous avez des questions pour Hilary Agro, que vous voulez en savoir plus sur ses recherches, que vous avez besoin d’accèder aux pdf ou que vous êtes juste curieux à propos d’un point en particulier et avez besoin d’un conseil pour savoir quel article intéressant est à lire, vous pouvez la contacter directement sur reddit : Composer un message pour Hilary Agro sur Reddit.

Quelques notes par Hilary Agro :

  • Il y a une étoile sur les articles qu’elle trouve particulièrement intéressants
  • Comme vous pourrez le constater, Geoffrey Hunt est son chercheur favori. Les recherches de Lindquist sont absolument fascinantes, il étudie l’utilisation de la MDMA chez les travailleurs immigrés et les travailleurs du sexe en Indonésie – avec quelques trouvailles vraiment inattendues. Rosenbaum 2002 est une bonne vision globale de l’histoire, la politique et la manipulation médiatique de l’Ecstasy, et de quelles façons les médias et la réaction du gouvernement ont compromis la réduction des risques et sécurité.
  • Les recherches sur l’utilisation récréative de la MDMA est fortement tournée vers le contexte des raves pour un certain nombre de raisons évidentes; Hilary Agro aurait aimer pointer ses propres recherches plutôt vers l’utilisation de la MDMA à la maison pour examiner les différences, mais ça n’a pas été possible pour l’instant à cause de son processus éthique.
  • Les chercheurs adorent utiliser le terme ‘ecstasy’, un terme que la plupart d’entre nous avons rejeté. C’est utile d’une certaine façon, quand on sait que plus de la moitié des pilules vendues en festival ne contiennent pas de MDMA, mais plutôt un cocktail de produits chimiques similaires, suivant ce que le dealer peut offrir… Hayner (2002) parle de ce même sujet.

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